A l’heure de se préparer pour la grève féministe du 8 mars, les angles pour aborder la lutte pour les droits des femmes ne manquent pas.
Les inégalités dans la carrière des femmes et des hommes dans la Fonction publique sont bel et bien une réalité. Faut-il le rappeler ? Une part des femmes qui diminue à mesure que s’élève le niveau de responsabilité, un nombre plus important de femmes dans des postes précaires ou à temps partiel, des primes systématiquement moindres… ces chiffres ne viennent pas de l’entreprise la plus misogyne du CAC 40 mais du bilan social 2017-2018 du ministère de l’éducation nationale. C’est bien dans le second degré public que les écarts de salaire sont de 8% à temps de travail équivalent en faveur des hommes. Pourtant, aucun désir de vengeance contre les hommes ici : gagner une revalorisation, c’est la gagner avec les hommes, pour les hommes et les femmes. Car, les hommes de nos métiers sont moins bien payés que les hommes des secteurs moins féminisés…nous occupons ainsi la place peu enviable :
- des femmes qui sont moins bien payées
  que des hommes qui sont payés
  comme des femmes.

Pourtant, comme vous le verrez dans l’article sur la déclinaison du protocole relatif à l’égalité professionnelle, le ministère et le rectorat de Bordeaux ne considèrent pas cette problématique comme prioritaire. Or l’autonomie financière et professionnelle est, bien sûr, indispensable à l’émancipation des femmes, à leur santé, à leur survie parfois…On voit bien que ces questions traversent largement notre société avec des films comme Debout les femmes ou Ouistreham qui dénoncent ce « plancher collant » dans lequel sont engluées, de façon dramatique, nos collègues AESH, par exemple. Les actions du 8 mars auxquelles nous participerons sont donc dans la continuité des luttes engagées en janvier pour la revalorisation.

Alors, d’aucun nous trouverait trop radicales si on faisait remarquer que ce premier mois de l’année 2022 ne s’est pas terminé sans que plus de 10 femmes trouvent la mort sous les coups des hommes « de leur vie ». Et pourtant…combien, y compris dans nos professions, subissent au quotidien les violences sexistes et sexuelles ! Les chiffres sont là : 16,5 % des femmes fonctionnaires sont victimes de violences si on se concentre uniquement sur leur lieu de travail. La Fonction publique ne garantit pas une protection contre la violence au travail pour les femmes ; loin s’en faut. Plusieurs pays européens, comme l’Espagne, ont construit des réponses efficaces contre les violences : la France ne doit pas renoncer à protéger ces femmes ! A 3 mois des élections, Macron n’a toujours pas mis en œuvre la grande priorité de son quinquennat. Le prochain gouvernement doit savoir que nous sommes massivement determiné.es à exiger des avancées et des moyens sur le sujet. C’est pourquoi nous serons dans la rue le 8 mars !

Nous le redirons haut et fort dans la rue : Ce n’est pas dans cette société qui maltraite la moitié de la population que nous voulons vivre, ce n’est pas pour cela que nous formons les filles et les garçons dans nos établissements. Car la situation de nos élèves est une nouvelle raison de se mobiliser et le SNES-FSU n’a pas attendu pour s’engager dans ce sens. D’ailleurs, un stage de formation syndicale vous sera proposé pour échanger sur cette thématique ! Car pendant que beaucoup d’équipes s’activent, sur le terrain, à combattre les inégalités de genre parmi les jeunes, Blanquer ne reconnait pas le bilan catastrophique de sa réforme du bac sur l’enseignement scientifique des filles. En effet, l’actualité autour des chiffres en chute des filles dans la spécialité « maths » a été vive : au croisement des droits des filles et de nos métiers, elle ne pouvait que nous interpeller. Le SNES- FSU a analysé précisément, et les chiffres donnés par les associations, et les réponses -assez paniquées- du ministère. (https://www.snes.edu/article/les-mathematiques-emblemes-de-laction-du-ministre-dans-le-cadre-de-la-reforme-du-lycee/ ) Si comme moi, vous avez partagé les inquiétudes des associations, apprécié l’analyse rigoureuse et néanmoins accablante faite par le SNES-FSU et un peu ricané-il faut bien l’avouer-devant les gesticulations gênées d’un ministre sur la sellette, vous savez aussi qu’il va falloir passer à la vitesse supérieure et se mobiliser et mobiliser autour de soi pour être massivement dans l’action le 8 mars.

Pour la FSU, l’égalité n’est pas une option et il est plus que temps de passer des discours aux actes. Toutes et tous en grève et dans la rue le 8 mars pour les droits des femmes !

Armelle Masson

rendez vous
à 10H30 : rassemblement sur la place Saint Roch pour recueillir la parole des femmes et rappeler les enjeux de cette journée

à 14H30 : organisation d’une projection du film DEBOUT LES FEMMES au cinéma LES TOILES DU MOUN – Saint-Pierre-du-Mont ! suivi d’un débat.

à 12H30 : pique-nique féministe sur la place Saint-Roch

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