Stéphane Wittorski, responsable du secteur voie techno
N’hésitez pas à m’envoyer un mail pour me tenir au courant du devenir de cette note de service dans votre établissement : voie.technologique@bordeaux.snes.edu
Le 23 mars 2022 une note de service est venue modifier celle de 2021 relative aux évaluations ponctuelles des enseignements optionnels. Les voies technologiques n’avaient que l’option « langue des signes française » qui pouvait leur être ouverte mais celle de 2022 leur ouvre la porte vers des options existant en voie générale : LCA (latin, grec), LVC et DGEMC (Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain). Ceci bien sûr à moyens constants, n’étant possible que dans les lycées proposant déjà une ou plusieurs de ces options en voie générale, les options étant elles même financées sur la marge c’est à dire sans dotation horaire spécifique.
Ainsi le ministère peut se targuer d’adapter la préconisation 1 de l’inspection générale dans son rapport de juin 2021 sur les enseignements optionnels…. Mais sans retenir les préconisations 2 et 3 visant à créer une nouvelle option technologique obligatoire en seconde afin de revaloriser cette voie ou la 9 visant à doter des établissements de moyens spécifiques pour les options. Bref il n’a repris aucune préconisation demandant des moyens supplémentaires.
Quel est le vrai problème pour les voies techno ?
C’est le manque de débouchés adaptés dans l’enseignement supérieur et notamment de places en BTS/BUT. Avec l’arrivée croissante des BACpro en BTS, le nombre de places et le degré d’ouverture des BUT n’est pas suffisant pour absorber les bacheliers technologiques, notamment les plus nombreux : STMG (+ de 50% des technos) et STI. Donc de nombreux élèves se retrouvent à l’université par défaut…. Et échouent dès la première année à plus de 80 %.
Mais le ministère va nous dire que les élèves ont la possibilité de mieux s’y préparer grâce à ces options exigeantes.
Ainsi, lors de la dernière formation DGEMC à Arcachon ont été mis en parallèle les programmes de droit éco STMG avec le programme de DGEMC, pour mieux préparer les STMG à la poursuite d’étude en droit.
Sans compter que ce n’est pas la finalité première de DGEMC, cette ouverture des options ne sera possible que dans de rares lycées.
Actuellement, merci la réforme Blanquer, nous nous battons pour que les élèves puissent prendre les options maths expert ET DGEMC, pour que les couples de spécialités « exotiques » soient possibles pour les élèves quand c’est en cohérence avec leurs projets d’orientation… car dans de nombreux établissements, les alignements d’options ou de spécialités, avec des EDT sous forte contrainte rendent ces choix impossibles.
L’impossibilité risque d’être encore plus forte pour l’ouverture des options cités aux technos : ils ont déjà des EDT plus chargés que la voie générale et créer pour ces options des alignements supplémentaires avec la voie générale risque de relever de la mission impossible.
Seuls quelques rares établissements, grâce à leur taille ou leurs ressources (salles disponibles, proximité du personnel…) pourront y parvenir, créant de nouvelles inégalités sur le territoire.
La voie technologique doit redevenir celle de la valorisation sociale, et non celle du creusement des inégalités.
Ainsi, lors de cette formation DGEMC, sur la cinquantaine de collègues présents, représentant DGEMC sur toute l’académie, seuls 3 indiquaient l’ouverture de l’option DGEMC aux terminales STMG à la rentrée 2022, 3 lycées privés : Tivoli et l’assomption à Bordeaux, Saint Caprais à Agen… CQFD.
Ainsi, plutôt que de créer les places nécessaires dans l’enseignement supérieur en augmentant les investissements pour notre jeunesse, le gouvernement actuel préfère des effets d’annonce qui seront inapplicables sur tout le territoire, engendrant toujours plus d’inégalités.