compte-rendu de la réunion du 30/04

Les discussions ont permis de mettre en lumière notre engagement et notre attachement au métier d’AESH. Il reste cependant beaucoup à faire pour que celui-ci soit reconnu à sa juste valeur. Accompagner des élèves en situation de handicap exige en effet que nous mettions en œuvre de multiples compétences, exigeant une grande adaptabilité liée au large éventail des établissements et des besoins des élèves que nous accompagnons.

Or cette réalité est niée à l’heure actuelle par l’Éducation Nationale. Nous sommes pourtant indispensables tant auprès des élèves que dans les équipes pluriprofessionnelles. 118 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés en 2006, ils sont 340 000 en 2018. 26 000 étaient accompagnés, ils sont aujourd’hui plus de 166 000. Ces progrès ont été accomplis grâce au travail des AESH, qui permettent à l’école de progresser vers une inclusion plus ambitieuse.

Des personnels méprisés :

La faiblesse des rémunérations est la première marque de ce mépris. Cela conduit certain.es d’entre nous parfois à cumuler un deuxième emploi. L’entrée dans le métier est ainsi marquée par la précarité. La CDIsation, comme la revalorisation salariale, sont soumises à la pression d’un entretien professionnel. Même actées, les augmentations de salaires ne deviennent effectives qu’après un délai d’attente insupportable de plusieurs mois, sans parler des difficultés liées aux avenants de contrats et à l’absence de rétroactivité.

Profession largement féminisée, nous subissons en plus des temps partiels imposés. Parallèlement nous sommes exclu.es de régimes indemnitaires liés par exemple à l’éducation prioritaire ou de certaines primes comme la nouvelle prime d’équipement. De la même manière les procédures de prise en charge des frais liés aux déplacements doivent être simplifiées.

La seconde marque de ce mépris est l’absence de véritable formation initiale. Il nous revient également à titre bénévole et en dehors de notre temps de travail reconnu de nous former au long de notre carrière.

La nécessaire continuité de ce service public indispensable aux familles et aux équipes pédagogiques doivent conduire à la création d’une réserve d’AESH remplaçant.es au même titre que pour les enseignant.es.

La déception des Pial :

Les PIAL auraient pu constituer une 1re étape vers cette reconnaissance du métier. S’ils ont permis de réduire notre champ d’intervention géographique grâce à la sectorisation, nombre d’attentes ont été rapidement déçues : pôle parfois surdimensionnés ou trop éloignés, difficultés d’identification des collègues référent.es ou coordinateur.es, absence de temps d’échanges, désorganisation du suivi des élèves...

Les PIAL imposent ainsi une grande flexibilité au détriment de nos conditions de travail et de notre mission principale d’accompagnement. Ils nous éloignent des centres de décision en rajoutant une hiérarchie intermédiaire. En charge de gérer la pénurie de moyens, ils sont au mieux inutiles voire nuisibles à l’heure actuelle.

Quelles revendications peut-on porter pour améliorer immédiatement le fonctionnement des PIAL ?

Une catégorie très hétérogène :

Aujourd’hui le métier recouvre une grande diversité de personnels et de conditions effectives de travail  : AESH coordinateur.es ou référent.es, écoles maternelles et primaires ou établissements du 2d degré (collège, lycée général, professionnel ou agricole), temps plein ou temps partiel, CDD ou CDI, intervenant.es en PIAL, ULIS ou individuel.le. Nous dépensons également beaucoup d’énergie pour trouver un emploi.

Nous sommes également amené.es à accompagner des élèves concerné.es par tous les types de handicaps dont certains nécessitent d’engager des « gestes techniques spécifiques » comme l’indiquent de manière floue les textes réglementaires, sans être formé.es pour autant.

Nous nous retrouvons enfin au carrefour d’équipes pluriprofessionnelles à suivre auprès de nos élèves l’ensemble des disciplines pouvant être enseignées dans le cadre de leur scolarité.

La nécessité de se rassembler :

Faiblesse des rémunérations, isolement des collègues et hétérogénéité de notre métier compliquent la création d’un collectif capable de se mobiliser pour défendre nos droits individuels et lutter en faveur d’une véritable reconnaissance collective de notre métier.

Pour ce faire, le SNES au sein de la FSU étoffe son secteur AESH grâce à l’appui de nouveaux.elles militant.es rencontré.es lors des dernières mobilisations.

Des outils existent :

D’autres pourront être développés :

  • liste de diffusion pour favoriser les échanges entre AESH syndiqué.es
  • des référent.es AESH-SNES départementaux
  • préparation d’enquêtes à destination des collègues
  • rendez-vous visios plus réguliers
  • organisation de stages ou d’assises à l’attention des AESH ou de l’école inclusive
  • rédaction d’un mémo de rentrée à l’attention de tous les collègues de l’académie

Les prochains rendez-vous :

une visio : la semaine du 25 pour préparer la journée d’action du 3 juin

MOBILISONS-NOUS !