19 juin 2019

Catégorie - Carrière - Mutation

COMPTE RENDU AUDIENCE RECTEUR DU 18 JUIN 2019

Sous la pression de l’action engagée par les SNES en intersyndicale unanime le 14 juin lors de la cérémonie d’ouverture des FPMA, le recteur a décidé, 1 an après notre première demande, de recevoir l’intersyndicale CPE ( SNES, SE et SGEN) le 18 juin 19 avant la CAPA mouvement.

La délégation étaient composée des commissaires paritaires des 3 organisations syndicales. C’est donc la première fois que les représentants CPE ont pu avoir accès directement au recteur et ouvrir une débat qu’il leur avait refusé jusqu’à présent.

La problématique essentielle, puisque le temps nous était compté – nous sommes restés 3/4 d’heures en réunion – est restée sur les postes profilés.

Nous avons avancé notre analyse et montré que le mouvement dénaturait l’équité de traitement entre les collègues en créant un sentiment d’injustice qui était en train d’aviver la colère de la profession. De la même manière, il nous a été facile d’avancer que la procédure de recrutement est entaché d’arbitraire et de la plus grande opacité puisque seuls les chefs d’établissement sont recruteurs.

Nous vous renvoyons à la déclaration en CAPA – ici- pour vous faire une idée précise du contenu de nos interventions.

Le Recteur, en réponse, a essayé de justifier sa politique d’emploi. La première explication étant qu’il considère qu’il n’existe pas de politique RH satisfaisante dans notre ministère, et notre académie. Qu’il convient donc, de dépasser le barème, car selon lui tenir compte du nombre d’enfants, du rapprochement de conjoint, du domicile n’a pas de pertinence et ne se justifie pas en soi : « affecté prioritairement la mère de trois enfants n’a pas de sens... ». L’objectif à atteindre pour une bonne gestion RH est selon lui ce qu’il a commencé à faire avec le profilage des postes, qu’il étendrait beaucoup plus vite, y compris, à tous les collègues enseignants. En effet, « mettre en adéquation les souhaits d’affectation et les besoins des établissements » est la principale réponse à tous nos maux professionnels et personnels. De la même manière, il nous dira que lorsque « la vie scolaire fonctionne bien, l’établissement fonctionne bien ». Réduire le bon fonctionnement de l’établissement à la rencontre heureuse du bon CPE et du bon chef d’établissement est un argument déconcertant.

A titre d’exemple, il évoque les directeurs d’école qui lui disent être très satisfaits, parce que « pour la première fois, ils ont pu parler de leur carrière et de leurs perspectives ». Nous lui rappelons que PPCR est là pour ça, et que ce n’est pas l’objet du mouvement.

Au cours des échanges, le recteur manifeste sa volonté d’associer complètement les représentants des personnels à l’élaboration d’une procédure de recrutement car il se « refuse à ce stade de condamner le système parce qu’il est imparfait ». Pour nous, imparfait et injuste ne sont pas synonymes. Il nous assure qu’il n’a pas l’intention de s’obstiner « si vous nous apportez la preuve que les dysfonctionnements sont plus importants que lors d’un mouvement classique ». Il s’est voulu rassurant en indiquant qu’il « est ouvert à la discussion, sur les postes, les motifs de profilage, une pondération du barème... »,
A plusieurs reprises, il a souligné que les services doivent « être en capacité d’expliquer le choix fait entre plusieurs collègues, choix qui doit être objectif et transparent ». Est-ce que ce n’est pas antinomique avec ce type de recrutement ?

Le recteur a semblé découvrir en audience que deux des postes profilés, dont un en gironde, n’avaient pas été pourvus bien que demandés par deux titulaires : « si un poste est demandé par un titulaire, il doit être pourvu par cette personne ». Cette déclaration de principe est aussi inopérante pour cette année que le mouvement lui-même.

Le principe d’un GT est acté pour mettre à plat les difficultés, sur le fond et la forme, générées par le profilage massif des postes de CPE.

Nous comptons bien faire entendre la voix des personnels à cette occasion, et nous vous proposerons un stage inédit lors du premier trimestre réunissant nos trois organisations.

Tonio VITORINO