Nous avions demandé une audience au DASEN, notamment dans le cadre de la mise en place du plan violence. Ce moment d’échange qui a duré environ 2h a permis d’aborder aussi d’autres thématiques comme la situation des AESH ou la réforme du lycée.

Audience du 17 octobre

Sonia Mollet et Damien Masson pour le SNES, Monsieur Pham et Monsieur Tauziet pour la DSDEN

Mise en place du plan violence

Une conférence réunissant les référents violence départementaux et académiques aura lieu début novembre. Une réunion avec les chefs d’établissement a eu lieu le 4 octobre.
Les grandes lignes du plan violence ont été présentées à ces derniers pour qu’elles soient prises en compte dans les établissements. Il s’agit notamment de modifier le règlement intérieur er surtout de porter attention aux personnels victimes de faits de violence. Cette attention doit être portée dans la durée et pas seulement dans le court terme et dans l’émotion. Les guides édités par le Ministère ont été relayés auprès des chefs d’établissement. La procédure est de faire remonter les faits dans l’application « faits établissement », que ce soient des élèves ou des personnels qui soient victimes. Les personnels de direction y ont été vivement incités. Le chef doit renseigner les faits mais aussi ce qui relève du soutien apporté aux victimes, sinon (en théorie du moins), il est contacté pour savoir ce qui a été mis en place. Il y a un impératif d’accompagnement dès lors que les faits sont remontés.
Le référent violence dans le département sera Monsieur Tauziet. Les Landes ne bénéficieront pas de structures comme les classes-relais ou l’internat tremplin. Le recours au Protocole d’Accompagnement et de Responsabilisation des parents (PAR) sera l’outil à disposition. L’équipe mobile de sécurité, l’assistance sociale, le secteur ASH, le référent harcèlement, sont les ressources humaines disponibles. Une équipe mobile mixte d’intervention scolaire sera constituée, en lien avec l’Agence Régionale de Santé.
Nous insistons sur le fait que très souvent les personnels ne font pas de rapport d’incident et que dans ces cas-là les chefs d’établissement ne saisissent pas l’incident dans l’application alors qu’il y aurait matière à le faire (introduction d’armes, menaces, insultes…).
Les indicateurs départementaux pertinent pour étudier la violence dans les établissements sont :
• Les faits remontés
• Les sanctions
• L’absentéisme
• Les faits de harcèlement
• Les informations préoccupantes (extérieures à l’école)
Il faut en effet croiser plusieurs indicateurs car il peut arriver qu’un établissement ait un climat scolaire déplorable alors qu’il y a peu d’exclusions.
Le fait que le problème de la violence ait été mis en avant par le Ministère conduit à une augmentation des signalements. En mars 2019, 60 signalements avaient eu lieu, en octobre 2019 il y en a déjà 30. L’intensité des faits et le rajeunissement de celles et ceux qui les commettent posent question. La durée permettra de voir des tendances de façon plus nette. Dans l’immédiat, l’administration doit assumer l’augmentation de ces signalements de faits de violence.

Monsieur le DASEN et Monsieur Tauziet donnent une réponse favorable à notre demande d’un groupe de travail avec les représentants syndicaux (y compris ceux des chefs d’établissements) sur cette question des violences scolaires. Il s’agit de s’emparer collectivement de ce problème pour améliorer le quotidien. Dans cette perspective, nous vous invitons donc à nous tenir informés de toutes les situations dans vos établissements.

Remplacement des personnels

Nous abordons ensuite la question du remplacement des personnels et le fait que dans certains établissements les remplacements aient été tardifs, voire ne sont toujours pas mis en place. Les disciplines artistiques, arts plastiques et éducation musicale, sont particulièrement touchées. A Saint-Pierre-du-Mont, Jean Rostand, Gabarret ou Villeneuve-de-Marsan, certains élèves n’ont pas encore eu de cours de musique ou ont dû attendre le mois d’octobre pour avoir des cours d’arts plastiques. Le même problème se pose en allemand à Parentis. Le remplacement des personnels relève du Rectorat et les services académiques du département sont parfois dans l’ignorance des situations.

Inclusion

Nous abordons les nombreuses situations où des élèves sont scolarisés en classe ordinaire faute de place dans les dispositifs adaptés. La DSDEN dénombre une vingtaine d’élèves sans place en ULIS. La politique d’ouverture des dispositifs va se poursuivre.
Nous évoquons le fait que la scolarisation des élèves d’ULIS dans leur classe d’âge a pu conduire à des situations absurdes. La réponse qui est donnée est que, même s’il y a une règle, lorsqu’un élève a commencé dans une matière à un niveau donné, il doit suivre dans cette matière en fonction de ce niveau et non pas en fonction de sa classe d’âge. La logique doit prévaloir.

AESH

Il y a des élèves en attente d’AESH. Pour certains, cette attente a conduit à un report de la scolarité. Le DASEN nous répond que les PIAL permettront à l’avenir d’éviter cela. La volonté est d’installer les AESH dans les établissements, de pouvoir prendre en compte, au fur et à mesure, le gain d’autonomie des élèves. Nous évoquons le fait que de nombreuses remontées font état d’incompréhension, de baisse de quotité, de baisse de rémunération, qui mettent les personnels dans des situations très difficiles. Le DASEN nous répond qu’il a la volonté d’aller vers des temps pleins et des personnels stables. Il maintient que les baisses de rémunération sont marginales et nous annonce qu’il présentera un état de la situation en CTSD. Nous vous invitons à nous faire remonter toutes les situations dont vous avez connaissance afin que nous puissions disposer d’un état des lieux précis. Comme nous signalons que dans certains PIAL des tensions commencent à apparaître entre AESH et coordonnateurs, liées notamment à une conception différente des missions qui sont au centre de leur profession, le DASEN indique qu’un travail d’harmonisation des réponses sera fait avec les coordonnateurs.

Lycée

Problème de l’ETLV, des horaires hebdomadaires pas toujours respectés, des classes de terminale sans AP et sans bac blanc, des professeurs convoqués pour avoir parlé de la lourdeur des programmes, des dysfonctionnements dans les emplois du temps qui ont pu placer les personnels dans des situations impossibles, des répartitions de service refaites sans concertation pendant les vacances, une année de réforme, alors que les équipes avaient proposé des répartitions à la sortie, éclatement des groupes classes et problèmes posés par cette situation, haut niveau des programmes….Nous avons abordé tous ces éléments avec le DASEN.

Il défend l’idée que face aux parents, lors des réunions au sein des établissements, les professeurs représentent l’institution et, même s’ils sont inquiets, doivent s’efforcer de ne pas inquiéter les parents d’élèves et de ne pas ajouter à l’anxiété. En conséquence, pour une information libre, il faut prévoir d’organiser des réunions à l’extérieur des établissements, en partenariat SNES-FSU et associations de parents d’élèves.
Il indique que le Ministère s’est saisi du problème de l’éclatement des groupes classes et va mener une réflexion sur le rôle des PP et des conseils de classe. Il ajoute que des épreuves blanches ponctuelles peuvent être organisées à la place des bacs blancs, qu’il juge anxiogène, source de surcharge cognitive, même si nous avançons l’argument qu’il est nécessaire que les élèves soient entraînés à ces moments de sollicitation cognitive intense.

Inquiétudes sur les E3C

Nous expliquons que les professeurs sont attachés à un cadre d’examen, à une organisation des salles qui limite les risques de fraude, souhaitent un sujet unique par établissement pour assurer l’équité entre les candidats et les classes, pour éviter les tensions avec les familles et les élèves. Volonté d’une équité aussi à l’échelle du département. Quel cadrage académique ? Concernant les corrections, nous demandons la rémunération de la correction des E3C.
La réponse est qu’il y aura une réunion le 6 novembre. Le DASEN nous dit qu’à ses yeux un sujet par établissement est souhaitable et que ce sera encouragé. Il est d’accord sur le maintien d’un caractère solennel. Il entend la demande de rémunération. Il y aura un cadrage académique sur le calendrier et le choix des sujets.
Nous concluons sur le lycée en signalant que les personnels sont déjà très fatigués. Nous insistons sur la lourdeur des programmes et sur le fait qu’il faut vraiment entendre l’épuisement de certains. On a pu constater qu’il était de plus en plus difficile de trouver des professeurs principaux, et ce y compris en collège, preuve de la fatigue professionnelle.

Situations d’établissements

Nous évoquons ensuite les situations particulières d’établissement (problèmes de management notamment) pour lesquelles un compte-rendu sera fait directement aux collègues concernés.