De 9h30 à 17h, salle Amédée Larrieu (Place Amédée Larrieu) à Bordeaux
Avec Marc ROLLIN (du SNES national) et Kei MC GREGOR (du SNES académique)
Stage en 4 temps :
MATIN :
- 1 - État des lieux national et académique
- 2 - Place de l’oral dans l’enseignement des langues : réflexions théoriques et pratiques avec Marc Rollin du Secteur Contenus national du SNES-FSU
MIDI : Repas
APRÈS-MIDI :
- 3 - Tables-rondes et temps d’échange : la place des LVER dans le secondaire : au lycée depuis la réforme Blanquer et au collège depuis la réforme Vallaud-Belkacem.
- 4 - Pratiques pédagogiques, conditions d’enseignement et d’évaluation des professeurs de langues vivantes.
Nous espérons vous retrouver nombreu·x·ses pour nous informer, débattre et avancer ENSEMBLE au cours d’une journée riche en travail collectif et en convivialité !
Attention, la demande d’autorisation est à déposer le vendredi 11 mars au plus tard.
- Les personnels syndiqués peuvent s’inscrire directement via l’espace adhérent du SNES-FSU.
- Les personnels non syndiqués peuvent s’inscrire ici
- L’autorisation d’absence est générée à la fin de l’inscription au stage.
- Pour toute demande concernant les stages, envoyez un mail à formation.syndicale@bordeaux.snes.edu
La situation de l’enseignement des LVER dans l’académie.
La politique du MEN, en particulier depuis la réforme du bac, conduit à un renforcement et à une focalisation quasi exclusive sur l’anglais, au détriment de la diversité linguistique offerte jusqu’alors.
Les langues dites à faible diffusion, étrangères ou régionales, sont de moins en moins enseignées en raison de la dévalorisation de la LVC au bac et de la politique généralisée du « tout anglais » au collège et au lycée. Ne rapportant plus de points dans le nouveau bac, les effectifs diminuent et les sections ferment. Les collègues en souffrent car ils se voient contraint·es à des services éclatés sur plusieurs établissements, ou bien en sous-service. Leurs postes sont menacés, certains sont déjà en reconversion. La souffrance au travail domine pour ces collègues surmené·e·s et dévalorisé·es dans leurs compétences. On relève des cas de burn-out. Jusque-là soutenues par les classes bilangues, des langues comme l’allemand souffrent de la réforme du collège qui a dans les faits cassé cette possibilité d’enseignement.
L’espagnol et l’anglais souffrent d’effectifs pléthoriques rendant les conditions d’enseignement extrêmement difficiles, il est même clairement impossible de tenir les objectifs.
L’anglais se porte-t-il mieux que toutes ces langues menacées ? Pas vraiment car, outre les effectifs surchargés, son enseignement se retrouve réduit à une vision marchande de l’apprentissage, l’aspect culturel et artistique étant considérablement réduit. Ainsi la création de la Spécialité « anglais monde contemporain », faussement réputée plus facile que la LLCE anglais, attire bon nombre d’élèves vers une pratique de la langue purement mercantile.
Par ailleurs, les collègues constatent la concurrence des établissements privés pour les langues telles que le turc et certaines langues régionales, faute d’une proposition d’enseignement dans le public, ou en raison des fermetures de sections.
A Marseille et Lille on voit s’ouvrir des écoles internationales publiques élitistes, dont le statut particulier est assez confus, destinées à accueillir les enfants de cadres venus travailler à des projets industriels ambitieux. Une sorte d’école publique sur mesure destinée à attirer un public privilégié. Or, il semble que ces écoles ne reposent sur aucun vivier. Elles sont financées par l’argent public, et le statut d’enseignant·e y est dérèglementé. Ils sont souvent non titulaires et se retrouvent maintenant dans une situation difficile en raison de la multiplication des tâches qui leur sont imposées. On s’inquiète de ces expérimentations qui pourraient se généraliser.
Réflexion sur l’oral en langues
L’oral prend sa place dans la recherche et l’enseignement-apprentissage des LVER assez tardivement. Il faut globalement attendre les années 70 avec les méthodes audio-visuelles qui apportent des supports technologiques. La méthode communicative oriente l’oral vers les actes de parole et la perspective actionnelle, vers la réalisation de tâches sociales.
Peu de chercheuses ou de chercheurs travaillent sur la place de l’oral. Sylvie Plane est une des rares et explique que l’oral (qui est à la fois objet et outil d’enseignement) a différentes dimensions : affective et sociale, interactionnelle, cognitivo-langagière. De son côté, Francine Cicurel rappelle que l’échange oral entre enseignant·e·s et élèves est asymétrique. On parle aussi de documents ou de situations authentiques mais la situation de classe est, par définition, « fausse ».
Pour les enseignant·e·s, l’oral est un défi : de temps, de stratégies, de mise en œuvre, d’autant que l’oral est éphémère et qu’il revêt des enjeux identitaires : pour les adolescent·e·s, l’oral engage l’image de soi.
Résultat, il tend à être évalué à travers des tests (cf. Evalang en anglais en 3°).
Pourtant, l’oral est incontournable et il doit être enseigné pour réduire les inégalités scolaires ou sociales. Mais il est parfois difficile de distinguer ce qui relève de l’oral ou de l’éloquence (cf. Grand Oral ou les concours d’éloquence). Car l’oral pose la question de comment on articule les savoirs scolaires et les savoirs sociaux (cf. B. Maurer).
L’outil numérique vient chambouler nos pratiques et la place accordée à l’oral (cf. travaux de Nicolas Guichon).
Dans les programmes mais aussi dans les pratiques, force est de constater que la phonétique et la phonologie sont souvent le parent pauvre des LVER, y compris dans les grilles d’évaluation, comme au Bac.
L’oral questionne donc plusieurs choses : la démocratisation scolaire, la formation des enseignant·es, l’espace-temps pour le préparer, le rapport aux connaissances linguistiques.
Témoignages sur nos pratiques et nos problèmes
Mises en commun et pistes de solutions dégagées collectivement, riposte locale, syndicale, régionale, nationale...